Thárros en français

Lycéen de dernière année, Michael Sattler mène une vie de rêve. Ou presque. Il a de bons amis, des parents qui l’aiment tel qu’il est et c’était un champion de courses de haies jusqu’à ce que quelqu’un abîme son genou lors du kidnapping de son petit-ami. Pourtant, Michael est déterminé, malgré sa blessure, à faire partie des sélectionnés pour l’USATF.

            Christy Castle représente tout pour Michael. Guérissant après des années d’abus et après son enlèvement par un prédateur, il se retrouve à cacher un nouveau secret bien qu’il essaie de se reconstruire une vie. Ensemble, Michael et Christy tentent de se remettre de leurs blessures à temps pour aller au bal de promotion et obtenir leur diplôme d’études secondaires. Pour compliquer les choses, Christy est étonné d’apprendre qu’un de ses compagnons, victime également, a survécu. Il ne reculera devant rien pour le faire venir aux États-Unis afin de le mettre en sécurité.

            Mais le procès du kidnappeur de Christy occupe une place importante dans leurs vies et sa lutte pour qu’elle devienne normale ne fait qu’empirer. Son passé continue de les hanter. Lorsque le procès tourne mal et que la nouvelle vie de Christy s’effondre, seuls leur courage implacable et leur détermination pourront les sauver du cauchemar qui menace de détruire leur avenir commun. 

Θάρρος
Thárros. Grec. Signifiant courage
Courage. n. /ˈkərij/
1. La capacité de faire quelque chose qui vous effraie.
2. La force face à la peur, la douleur ou le chagrin.

Le courage, c’est la résistance à la peur,
la maîtrise de la peur,
et non l'absence de peur.
- Mark Twain

Lycéen de dernière année, Michael Sattler mène une vie de rêve. Ou presque. Il a de bons amis, des parents qui l’aiment pour lui, et il était un champion de courses de haies jusqu’à ce que quelqu’un abîme son genou quand ils ont kidnappé son petit-ami. Pourtant, Michael est déterminé à faire partie des sélectionnés pour l’USATF, malgré sa blessure.

Christy Castle représente tout pour Michael. Guérissant après des années d’abus et de son enlèvement par un prédateur, il se retrouve à cacher un nouveau secret alors qu’il essaie de se reconstruire une vie. Ensemble, Michael et Christy tentent de se remettre de leurs blessures à temps pour aller au bal de promotion et obtenir leurs diplômes d’études secondaires. Pour compliquer les choses, Christy est étonné d’apprendre qu’un de ses compagnons, une victime également, a survécu. Il ne reculera devant rien pour le faire venir aux États-Unis afin de le garder en sécurité.

Mais le procès du kidnappeur de Christy occupe une place importante dans leur vie et sa lutte qu’elle devienne normale ne fait qu’empirer. Son passé continue de les hanter et lorsque le procès tourne mal et que la nouvelle vie de Christy s’effondre, seuls leur courage implacable et leur détermination pourront les sauver du cauchemar qui menace de détruire leur avenir commun. 

~*~

CHAPITRE UN

Hôpital Sainte Elizabeth
État de New York, Avril 2012

Le genou de Michaël le brûlait et de la sueur perlait sur sa poitrine, puis roula sur ses abdominaux alors que ses jambes soulevaient un poids de cent soixante kilos pour la quinzième fois. Déterminé à soulever deux cents kilos pour sa troisième série, il retira les ergots, ajouta deux plaques de vingt kilos sur le portant et reprit. Alimentées par sa rage et sa haine pour Yosef Sanna, les tractions vinrent facilement, un satisfaisant « clang » remplissant l’air à chaque fois qu’il poussait la plaque à ses limites. Avec chaque poussée de ses jambes provenant de sa fureur, venait une autre idée, un autre plan de ce qu’il aimerait faire à l’homme qui avait enlevé et abusé son petit ami. Le même homme qui avait explosé son genou, envoyé son meilleur ami, Jake, à l’hôpital avec une sévère commotion cérébrale et qui avait défiguré de manière permanente la petite amie de celui-ci. Il ferait tout ce qu’il fallait pour s’assurer que le connard pourrirait en prison. Il n’échouerait pas.
Il termina la quinzième poussée, ajouta encore vingt kilos et commença sa dernière série. Au deuxième mouvement, son genou commença à céder. Il ne s’en soucia pas. Plus cela le brûlait, plus il devenait déterminé. Il ferait tout ce qu’il pourrait pour que son petit ami arrive à se reprendre et redevienne lui-même. Quand ils sortiraient de ce fichu hôpital, il emmènerait Christy sur le front de mer afin qu’il puisse monter sur la grande roue autant de fois qu’il le voudrait. Puis, il l’emmènerait faire du shopping pour qu’il puisse acheter quel que soit le vêtement qu’il voulait pour le bal de promo. Ils iraient au bal. Ils obtiendraient leurs diplômes d’études secondaires. Il n’échouerait pas.
Il avait remercié sa bonne étoile un bon millier de fois que cela ait été sa jambe gauche, celle qui ne franchissait pas les haies, qui avait pris le coup de batte de baseball durant l’enlèvement. Sinon sa carrière de coureur de haies ne serait plus. Ni sa bourse pour Oxford. Pour l’instant, ils avaient accepté de la maintenir, mais il ne voulait pas prendre de risques. Être le champion de course de haies de New York n’était pas suffisant. Il devrait se rendre à l’entraînement de l’USATF cet été. Il n’échouerait pas.
Peter, son physiothérapeute, était appuyé contre le mur, les bras croisés sur la poitrine, et l’observait. Il avait appris très tôt à ne pas interférer avec la détermination de Michael de revenir à cent pour cent. Arrivé à la cinquième poussée, son genou était sur le point de céder et il cria sa frustration au plafond.
Peter s’éloigna de la paroi, ramassa une serviette propre et la lui apporta.
— Tu as terminé ?
Michael prit la serviette offerte et essuya la sueur de son visage et de ses abdominaux.
— Je reviendrai dans quelques heures.
— Non, tu ne le feras pas.
Michael dévisagea le grand homme costaud, afro-américain, prêt à riposter.
— Le doc veut te parler. Ainsi que Monsieur Santini.
Le médecin de Michael s’avérait également être son père et Monsieur Santini, un avocat, était le père de Jake. S’ils voulaient discuter avec lui ensemble, c’était que quelque chose se tramait. Michael pria silencieusement que cela concerne les nouvelles qu’il attendait depuis le sauvetage de Christy, il y a deux semaines : que le président de la Grèce avait révoqué l’immunité diplomatique de Yosef Sanna afin que les États-Unis puissent l’arrêter et le poursuivre en justice pour l’enlèvement de Christy. Il enroula la serviette autour de son cou et démonta la machine.
— Assure-toi de faire tremper ton genou pendant trente minutes, lui indiqua Peter alors qu’il vérifiait les bandes Velcro sur le genou gonflé de Michael.
— Merci, Peter.
John, son garde de la sécurité personnel, l’attendait à la porte de la salle de musculation. Il n’aurait jamais pu deviner qu’il aurait eu besoin d’un garde du corps, mais avec le kidnapping et les médias, Monsieur Santini avait insisté à ce sujet. Maintenant, il traînait un garde de la sécurité avec lui, partout où il allait. Bon sang, ma vie a tellement changé durant ces six dernières semaines.
— Prêt ? demanda John.
Michael hocha la tête et boita dans le couloir menant à l’ascenseur qui les emmènerait à l’étage où il partageait une chambre d’hôpital avec Christy. Chambre juste à côté de celle que Jake et Sophia partageaient.
Il essuya la sueur sur son front et son cou, appuya sur le bouton d’appel de l’ascenseur, et remercia encore une fois mentalement sa bonne étoile qu’ils allaient tous bien. Jake avait survécu à un coup de batte de baseball en pleine tête et à une opération d’urgence de sa boîte crânienne, ne gardant comme séquelles que de légers tremblements dans une main et aucun souvenir de leur soirée juste avant l’enlèvement. Les blessures de Sophia étaient superficielles, le couteau n’ayant eu pour but que de défigurer son beau visage et son corps afin de ruiner sa carrière de mannequin. Christy, d’un autre côté, n’avait pas été aussi chanceux. Roué de coups et écrasé par une voiture, il avait eu les deux jambes fracturées, des côtes cassées et des centaines de points de suture aux mains. Et, dans un acte de suprême cruauté, Yosef avait rouvert la cicatrice qui traversait déjà son cou, un souvenir de l’abus précédent qu’il avait enduré. « Connard » murmura-t-il entre ses dents tandis que la porte de l’ascenseur s’ouvrait et qu’il faisait un pas sur le côté pour laisser des gens sortir.
Un médecin lui jeta un bref coup d’œil, après avoir entendu son juron.
— Désolé, dit tranquillement Michael avant de monter dans l’ascenseur avec John.
— Vous allez bien ? demanda John, une fois que la porte fut refermée et qu’il ait pris place contre le mur, les mains jointes devant lui.
Michael hocha la tête tandis que l’ascenseur vacillait et commençait à monter.
— Savez-vous de quoi mon père et Monsieur Santini veulent me parler ?
— Non, je suis désolé, je ne sais pas.
Ils montèrent en silence. Avec les endorphines provenant de sa séance d’entrainement traversant toujours son corps, Michael prit de lentes et profondes inspirations, dans un effort pour rester calme.
John appuya sur un bouton de sa montre, annonçant une communication d’un autre garde, une action avec laquelle Michael était devenu bien trop familier. John appuya brusquement sur le bouton d’arrêt et l’ascenseur stoppa soudain.
— Ils sont aux prises avec un journaliste. Cela va prendre un moment.
La fureur de Michael à l’encontre de Yosef se démultiplia de manière exponentielle, comme elle le faisait toujours quand il songeait à leur perte de vie privée en plus de tout le reste. Les médias s’étaient montrés enragés depuis l’enlèvement et la découverte de l’identité de Christy. John appuya de nouveau sur le bouton de sa montre et relâcha celui d’arrêt de l’ascenseur. Celui-ci recommença à monter.
— Savent-ils comment il est arrivé jusqu’à l’étage ? demanda Michael.
— Il est habillé comme un aide-soignant.
La fureur de Michael décupla. Combien de fois cela était-il arrivé depuis qu’ils étaient arrivés ici ? Dix ? Vingt ?
John s’avança pour protéger Michael, juste avant l’ouverture de la porte. Après avoir vérifié que la zone autour des ascenseurs était dégagée, il le guida dans le couloir, empoignant gentiment, mais fermement son bras. Procédure standard.
Michael tourna au coin du corridor pour trouver le journaliste aux prises avec deux gardes de la sécurité. Il ignora la bagarre et continua à avancer dans le couloir.
— Michael ! Michael ! Le procureur a déposé des accusations criminelles contre vous ce matin pour avoir agressé Yosef Sanna. Avez-vous des commentaires à faire ? cria le journaliste.
Un sentiment de rage envahit toutes les fibres de son être et il se retourna brusquement, pour demander de quoi diable le gars parlait.
La poigne de John se resserra sur son bras.
— Laissez courir, Michael.
Le jeune homme secoua son bras et le libéra, puis se précipita dans sa chambre, ignorant la douleur cuisante dans son genou, éprouvant un petit sentiment de satisfaction que John doive trotter pour rester à sa hauteur. Il fit irruption en franchissant la porte, et regarda le lit de Christy. Il était vide et il se tourna vers son père.
— Où est Christy ? demanda-t-il.
— Je l’ai envoyé passer une radio, répondit calmement Mac.
— De quoi diable ce connard, là, dehors, parle-t-il ?
— Michael…
La pointe d’avertissement contenue dans la voix de son père lui fit crisper la mâchoire tandis qu’il luttait pour maîtriser sa colère.
— C’est bon, Mac. Il a tous les droits d’être en colère, dit calmement Nero Santini.
Nero était l’un des hommes les plus grands que Michael ait jamais vus, aussi bien en taille qu’en largeur, et était tout sauf réservé.
— Dites-moi, Monsieur Santini, dit-il à travers ses dents serrées.
— Grâce au Général Sotíras, l’immunité diplomatique de Yosef a été révoquée ce matin et le FBI l’a arrêté.
Cette nouvelle était un baume pour le cœur de Michael et fit beaucoup pour apaiser sa colère. De stratégiques interférences avaient empêché l’avion de Yosef de décoller du terminal privé de l’aéroport de JFK. En réalité, Yosef avait été emprisonné dans son avion, sur le tarmac pendant que le Général Sotíras attendait la décision du président grec.
— Ont-ils arrêté ses gorilles, les gars qui nous ont attaqués ?
— Oui, continua Nero. Il y aura une audience de libération sous caution mardi matin…
Michael explosa.
— Vous vous foutez de moi ! Yosef aura droit à une caution ? Il ne peut pas bénéficier d’une libération sous caution ! Il va quitter le pays !
Nero leva une main de la taille d’un battoir, dans un geste voulant dire « laisse-moi finir ».
Michael déglutit difficilement, chaque nerf de son corps tendu par sa fureur, et il ravala les mots qui menaçaient de franchir ses lèvres.
— C’est une formalité. Étant donné les preuves, aucune caution ne sera fixée. Ils vont rester en garde à vue.
Le système nerveux de Michael bourdonnait tellement qu’il se sentit défaillir.
— Assieds-toi, Michael, dit calmement Mac.
— Fantastique ! C’est tout simplement fantastique ! Mais de quoi ce journaliste parlait-il ? demanda Michael tandis qu’il s’asseyait sur le bord de son lit et attendait que Nero continue.
— Petros, le père de Yosef, a fait une déclaration publique comme quoi tu aurais agressé Yosef dans l’avion pendant le sauvetage de Christy. Par conséquent, le bureau du Procureur des États-Unis est confronté à la pression des médias et à celui de certaines factions politiques. Andrew Gordon, le procureur américain qui va poursuivre Yosef, t’a chargé d’une accusation de voies de fait et d’agression au cinquième degré.
— Ce ne sont que des putains de conneries !
— C’est une manière de parler puisqu’il n’a aucunement l’intention de te poursuivre pour ça ni pour les autres accusations portées contre toi.
Michael marqua une pause, sa colère se calmant peu à peu.
— Je ne comprends pas.
— Disons qu’il a fait ça pour sauver les apparences.
— C’est un trompe-l’œil pour faire en sorte que la presse soit heureuse ?
— Et pour des raisons politiques.
Sa colère reflua un peu plus.
— Et qu’en est-il d’Oxford ? Ils peuvent me retirer ma bourse si je suis accusé d’un crime.
— J’ai parlé avec eux et ils comprennent les circonstances, dit doucement Nero.
Michael se détendit un peu plus.
— D’accord. Merci. Quand Christy va-t-il revenir, papa ?
— Sous peu, maintenant. J’aimerais que tu envisages la possibilité de voir un conseiller, Michael. Tu as subi une violente attaque et tu as beaucoup de mal à gérer ta colère.
Michael se frotta le visage d’une main.
— Non. Je vais bien, papa. C’est juste… Je déteste simplement tout ça.
— Je vais accepter ça pour l’instant. Qu’as-tu fait à ta main ?
— De quoi parles-tu ?
Il baissa les yeux vers ses mains bandées. Il avait eu droit à plusieurs points de suture après son escalade de la même clôture de fils de fer barbelés aiguisés que Christy avait franchi dans sa tentative pour échapper à Yosef. Ils avaient tous les deux eu les mains recousues, et du sang s’infiltrait maintenant à travers la gaze d’une de ses mains.
— Je me suis probablement fait ça en ajoutant des poids à la machine.
— C’est à ça que sert un physiothérapeute, le réprimanda Mac tout en appuyant sur le bouton d’appel pour une infirmière.
En quelques secondes, une infirmière apparut, Mac indiqua la main de Michael et lui demanda de changer son bandage. Elle repartit silencieusement et revint quelques instants plus tard avec les fournitures nécessaires.
— Nero aimerait te demander quelque chose, dit Mac.
Michael regarda l’homme avec expectative tandis que l’infirmière retirait le pansement de sa main. Il serra les dents lorsqu’elle nettoya sa paume avec de l’alcool, puis la tendait vers son père pour qu’il puisse l’inspecter. Mac hocha la tête en guise d’approbation et elle refit le bandage.
— Comment se comporte Christy avec les cauchemars ? demanda Nero.
Christy avait travaillé de toutes ses forces pendant un an à essayer de passer au-delà de ses cauchemars et Michael détestait Yosef d’autant plus de l’avoir ramené à son point de départ. Ils étaient très fréquents et horribles à nouveau, Christy revivant l’enfer de son passé, se réveillant toutes les nuits en hurlant. Michael le tenait toujours, le rassurait et frottait son dos jusqu’à ce qu’il se rendorme.
— La nuit dernière a été la première qu’il a passée sans en faire depuis son enlèvement. Pourquoi ?
Nero soupira profondément.
— Le Général Sotíras a pris d’assaut le yacht des Sanna et Petros Sanna a été mis en garde à vue ainsi que plusieurs autres personnes.
C’était une nouvelle encore plus agréable pour Michael. Le père de Yosef, Petros, avait également abusé de Christy.
— Ils ont trouvé plus de victimes qu’ils ne s’y attendaient. Il a envoyé des photos et aimerait que Christy puisse les identifier s’il peut.
— Ils ne peuvent pas s’identifier eux-mêmes ?
— Ils sont morts.


4 comments:

  1. Merci pour cet extrais
    Bonne journée

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  2. Quand peut-on l'espérer en français en numérique ?
    J'ai hâte de lire la suite <3

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    1. Tharros et Elpida seront publiés vers le mois de mai / début juin! Merci de lire mes livres!

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    2. Bonjour,
      Nous n'avons toujours pas de nouvelle concernant la publication en francais de Tharros et Elpida, avez vous des renseignements car il me tarde de les lire.

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